Pièce de Catherine Millet
Montée par Jacques Malaterre
Avec Marie Matheron
L’histoire
Elle rentre chez elle. Elle est éblouie comme un papillon dans les phares d’une voiture. Il est tard, trop tard. Le jour va bientôt se lever, inutile de se coucher. Alors, avant de repartir travailler, elle range sa chambre comme on range ses idées. Elle se change, elle se maquille, modifie son apparence comme la vision de nous-même se modifie parfois quand on a trop réfléchi sur soi. Les souvenirs reviennent. Ceux de l’innocence et des douceurs de l’adolescence.
La découverte du plaisir. Le plaisir qui procure l’anéantissement et qu’elle recherche tout au long de sa vie. Les hommes perdent leur visage et les lieux leur signification. Les parkings, les campagnes, les appartements deviennent des lieux de rencontre.
Elle nous offre ses souvenirs avec des mots crus pour mieux en révéler leur force, leur recherche d’amour. Elle a tout connu. Comme eux, comme nous. L’humour, le plaisir, la jalousie, la douceur de l’émotion, le sexe. Ses paroles sont celles de la première fois, comme un rideau qui s’ouvre sur la scène de la vie. Nous sommes ses complices, elle nous parle, nous interpelle.
Mais la lumière du jour est déjà là. Elle doit partir.
Elle, c’est Catherine M. Elle nous raconte sa vie sexuelle.