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Anna

Le Projet

La comédie musicale Anna, œuvre particulièrement audacieuse dans le paysage audiovisuel des années 60, se fait remarquer par son extrême modernité. S’y mêlent le pop art et le cinéma de la nouvelle vague.
Se libérant des contraintes du carcan scénaristique qui fait la loi, Anna se présente comme une ôde débridée à l’amour « idéal », un poème à la fois loufoque et tragique,
Si l’esthétique de la mode anglaise des années 60 doit être aujourd’hui réinterrogée, l’impertinence  des dialogues,  le « baroque » de la dramaturgie et bien sûr la beauté des chansons, trouvent toujours un écho aujourd’hui.

Incontestablement cette œuvre est encore vivante, et la porter sur scène est un enjeu passionnant.

C’est le défi qu’a choisi de relever Emmanuel Daumas connu pour ses mises en scène au Théâtre de Toulouse et à la Comédie-Française.
Pour interpréter les deux protagonistes à la poursuite de l’amour idéal, il a obtenu l’accord enthousiaste de Cécile de France et de Grégoire Monsaingeon.
Pierre Rigal, auteurs de plusieurs spectacles présentés notamment à Lyon et lors d’un festival Rigal au Théâtre du Rond-Point, imaginera la chorégraphie de cette comédie musicale.
Les arrangements et les réorchestrations des chansons seront confiés à Guillaume Siron et Bruno Ralle principalement réputés pour leurs créations dans le groupe « Nouvelle vague ».
Après les spectacles Le Roi Lion et Mama mia, Philippe Gouadin assurera la direction musicale d’Anna.
La musique quant à elle sera exécutée sur scène par des musiciens qui participeront également en tant qu’acteurs au déroulement de l’histoire.

L’intention

Une factory 40 ans après… Un souvenir de l’esprit des années soixante ou un laboratoire high tech peuplé de jeunes arty ? Certains font de la musique en live. Un autre dessine de grands formats, ou de touts petits qu’il projette sur les murs de papier. D’autres chantent. Deux jolies filles s’amusent, fument, font les choristes, pausent pour des prises de vues en direct. Tous dansent. Sans en avoir tellement l’air.
Un garçon est fou amoureux d’une image. En 1967 c’était l’image d’Anna Karina. Elle trimbalait la joie mélancolique de la nouvelle vague.
Aujourd’hui c’est l’image de Cécile de France. Sur papier glacé, belle comme un fantasme, une icône. Suffisamment irréelle pour qu’on puisse projeter sur elle le Vrai Grand Amour.
Elle est là, mais il est trop préoccupé par son désir d’elle pour la voir. Entre la réalité et les songes, entre les dessins et les photos, la musique et le silence, elle brule d’envie d’une vie réelle, charnelle.

Rester aussi joyeusement moderne que le film l’était.
Anna est une œuvre emblématique de la fin des années 60. Mais pas de nostalgie. Donner un côté contemporain au son, tout en gardant l’esprit de Gainsbourg.
Il faut aller loin dans le faux semblant et le trompe l’oeil. Abreuvé d’images et de fantasmes narcissiques. Plus vraiment capables de démêler le vrai du faux.
En 2013, la conscience d’être englobé dans un monde virtuel est encore omniprésente.
Il faudra travailler avec des projections vidéo de dessins, d’images, de films d’animation. Des incrustations, des reflets, des miroirs sans teints, et en même temps d’immenses dessins réels qui peuvent en live figurer des décors. Profiter du fait que l’histoire se passe dans une boite de pub pour donner l’impression que tout se fabrique sur le moment. La musique comme les images.
Une création entre concert et performance, brouillant les pistes de la narration.
Une histoire d’amour-chassé-croisé, au sein d’un groupe d’acteurs musiciens plasticiens qui s’amusent à représenter une Anna contemporaine, en direct, pour nous.
Emmanuel Daumas

L’origine

Anna est le septième album de Serge Gainsbourg.
Seize titres dont le plus connu Sous le soleil exactement est ancrée dans les mémoires.
Cet album est la bande originale du téléfilm musical éponyme, écrit et réalisé par Pierre Koralnik, diamogues de Jean loup Dabadie.

En 1967, Anna, produit par l’ORTF, est diffusé sur la 1ère chaîne.
Anna Karina et Jean Claude Brialy incarnent les premiers rôles, Serge Gainsbourg lui-même interprète le troisième personnage.
Malgré son modeste statut de téléfilm, Anna devient un monument
de la culture 60’s. Il sera d’ailleurs présenté à l’ouverture du troisième Festival de Jeune Cinéma d’Hyères.

 

 

Le film Anna est téléchargeable sur le site de l’INA :
http://boutique.ina.fr/video/fictions-et-animations/telefilms-et-dramatiques/CPF86601283/anna.fr.html

PRODUCTIONS